mardi 1 décembre 2009

Raisonnement mathématique par l'absurde

3 septembre : "Si vous me donnez la main de votre fille, je lui mets la bague au doigt (d'abord)".
28 octobre : "Madeleine a une bague au doigt...".

Faut-il en déduire que j'ai épousé Madeleine, ce qui , comme son nom l'indique aurait du être du gâteau ? Malheureusement non. Mathématiquement, nous verrons que cette égalité n'est pas systématique.

Soit A la main de votre fille, B la bague au doigt et C Madeleine. On part de l'hypothèse que A = B. Or, le 28 octobre, on s'aperçoit que C = B. L'idiot en aurait déduit aussi hâtivement que Papa dans Maman que, dans ce cas là, A = C. Effectivement, l'hypothèse A = B est mal formulée, et c'est là ou le bras blesse. L'hypothèse correcte est que A induit B, mais que B n'induit pas forcément A (A = B est différent de A = B) !

Il aurait aussi fallu introduire (sans jeu de mot dans Madeleine) une autre variable : celle du taux d'amour de Madeleine pour moi. Notons celle-ci x. Ainsi, on a A = B et C(x) = B avec C(x) la fonction de Madeleine. Alors A = C(x) (i.e si vous me donnez la main de votre fille, Madeleine a la bague au doigt). Mais, à l'inverse, l'égalité A = C(x) est fausse ! Effectivement, si on dérive C(x), alors B = C(x), et puisqu'on ne sait pas si C (Madeleine) s'est faite l'intégrale, on ne peut en aucun cas en déduire que A = C(x).

La seule chose qu'on peut prouver, à la rigueur, et sans rentrer dans les explications techniques, c'est que B est une fonction de x, et donc que A est aussi fonction de x. Autrement dit, si vous me donner la main de votre fille, la marier dépend du degré d'amour qu'elle a pour moi... Et alors qu'on me dit sur l'oreiller qu'il est temps de conclure puisqu'on est en train de se perdre dans des détails pas si intéressants que ça, je vous fait grâce de la conversion de A et B en matrices...

Je conclurai donc par la seule chose qui me paraît révélatrice, à savoir que si la taux de natalité en France est si bas, c'est sans doute à cause d'imbéciles qui croient pouvoir marier Madeleine alors qu'ils ne savent pas à quel point Madeleine est consentante. D'autant que même si Madeleine est consentante, cela ne garanti pas, d'un point de vue purement mathématique que Madeleine se laissera mettre autre chose qu'un bague autre part qu'au doigt, même si bien sur, dans la pratique, on se marie pour faire des mioches, et rarement autre chose.

lundi 30 novembre 2009

Le sens de l'absurde

L'absurde a t'il un sens ? Nous disions tout à l'heure : droite ou gauche. Et si on se place en trois dimensions, forcément, il y aurait aussi haut et bas. Mais grève de plaisanteries. Ne pas prendre l'absurde au sérieux serait une erreur grâve. Effectivement.
  • C'est une mesure de l'intelligence et de notre capacité d'abstraction
  • Il est le garde fou de tous les honnêtes hommes face à la bêtise des autres
  • C'est drôle, ce qui est une raison tellement suffisante que je m'autorise à citer ce point sans même le développer d'avantage. Peinard.
Une mesure de l'intelligence et de la capacité d'abstraction

Souvent mal interprétée par ceux avec lesquel vous n'avez pas d'affinité particulière - et/ou des cons - une réponse absurde à une question simple peut vite vous mettre dans un embarras au point que même une aiguille dans une meule de foin trouverait ça classe. Mais la personne que vous n'aviez jamais vu auparavant et qu'on vient de vous présenter risque de tiquer, de ne pas comprendre, ou pire, de vous demander de répéter ce qui vous mettrait dans l'embarras dont je vous parlais à l'instant, puisqu'une blague est en général pertinente au temps "t" et perd vite de sa superbe lorsqu'on doit la répéter ou l'expliquer.

Le cuistre aura donc pensé que "quel con celui-là", et "pourquoi me présente t'on un clown pareil" ou encore "bon, et bien c'est pas le tout mais j'ai des choses intéressantes à faire...". Mais le cuistre se mets le doigt dans le nez. Il aurait du réagir au quart de tour, l'abruti, si la moitiée de son intelligence abstractive valait la tiers de la votre !

Le garde fou de tous les honnêtes hommes face à la bêtise des autres

Avoir la capacité d'abstraction est bien utile lorsque le dernier recours est épuisé alors qu'on argumente avec un con.

- " Mes excuses les plus plates et mes courbettes les plus inclinées, monsieur le certainement très digne représentant de l'ordre, mais... ".
- "Non, je ne veux rien savoir, votre ceinture de sécurité n'est pas attachée. Vous êtes en moto ? Je ne veux rien savoir, j'ai dis".

Et paf ! La prune, comme fruit de mon effronterie. Au lieu d'avoir une conversation logique, il aurait mieux fallu faire abstraction, et le pilule serait passée comme un pavé dans la gueule d'un flic (l'expression est similaire à "comme papa dans maman", mais elle paraît d'avantage de circonstance dans l'exemple sus-cité).

C'est drôle, ce qui est une raison tellement suffisante que je m'autorise à citer ce point sans même le développer d'avantage. Peinard.

Si vous n'avez pas lu le début, ce qui serait biscornu mais je conçoit tout à fait si vous vous êtes retrouvé sur ce blog, j'ai dit que ce point n'avait pas besoin d'être développé plus en détails. Je ne le développerai donc pas plus en détails. Surtout qu'expliquer pourquoi l'absurde est drôle m'embarquerait dans un long récital de raisons plus suffisantes les unes que les autres et ma démonstration percutante sonnerait le naufrage de votre éventuel contre-argumentaire sur l'iceberg de votre ignorance.

Tout simplement car l'absurde casse les liens classiques de l'humour et surprend en créeant d'autre liens moins évidents (i.e. sauter du coq à l'ane - et au passage remarquons l'absurdité de cette expression, car on ne voit pas pourquoi on s'amuserait à sauter d'une vollaille orgeuilleuse à plumes et à deux pates à un humble mammifère têtu à fourrure et à quatres pates. Rien à voir).

Donc, sans vous embarquer plus loin dans un démonstration auto-suffisante, et pour terminer sur un point positif, gardez à l'esprit que si l'absurde ne vous fait pas tilter, cela ne signifie par que vous n'avez pas d'humour pour autant. Votre humour est moins noble, c'est tout !

Les citations d'Achille Talon

Achille Talon est un grand homme, quoique ni par le nez ni par la stature. Doté d'une allure de parieur sur hippodrome mais d'un sens aigu de l'humour littéraire ainsi que d'un important cartable d'auto-dérision-par-inadvertance, le voilà qui nous sert régulièrement (pour peu qu'on lise ses albums) ses élucubrations qui feraient rougir le jongleur de lettres de plaisir. De superbes trouvailles linguo-stylisées: Achille Talon n'as pas fini de m'épater.

Je vais dégager l'allée avec souplesse, vélocité, et ma pelle.

Stratégie navrante qui ne pouvait conduire qu'à ces Thermopyles aggravées d'un zeste de Waterloo. J'ai horreur de m'imposer, mais le sen du devoir n'est pas toujours celui de la modestie. J'interviens.

Je m'en moque dans des proportions qui vous donneraient une idée de l'infini.

Sachez que j'ai capturé un aviateur allemand rien qu'en lui tendant une tartine de confiture, moi, monsieur.

Un léger nuage d'incertitude flotte avec persistance dans l'azur habituellement immaculé de mon assurance naturelle.

Les murmures d'incrédulité qui vous agitent me beurrent le cœur de gratitude.

Admirable, calme, mais granitiquement résolu.

A propos, tu as le bonjour mécontent de ta mère qui est dans les affres à cause d'un fils qui découche sans prévenir et je m'étonne de n'apercevoir ici aucun décapsuleur, à quoi servent les bistrots, on se le demande.

Mon intérieur ait des nœuds à en humilier un marin !

Allons faire le point devant un café puissant. Cette nuit blanche m'a donnée des idées noires.

Une histoire de sous-marins

J'en ai une bien bonne. Sans autre forme de bonnet, la voici :

Deux sous-marins sont dans un arbre. Et ils mangent des chaises. Et là, un bouc passe sous l'arbre. Alors les deux sous-marins l'invitent à les rejoindre. Mais le bouc hésite.
- "C'est quand même géant, manger des chaises dans un arbre avec des sous-marins...".
Et finalement, le bouc répond:
- "Je voudrais bien, mais je peux pas, je suis dentiste.".

Elle est rigolotte non ? Non mais là elle est pas finitte...

Réservé aux bicyclettes !

Il est souvent besoin de préciser, dans ce monde de fou, le pourquoi et le comment des choses. Il parait qu'il ne s'agit en aucun cas de prendre les gens pour des cons. Mais de quoi s'agit-il alors ? J'ai bien une tentative d'explication, mais je doute de sa portée.


A voir l'image ci-contre, on est tenté de dire :
- "Ah ! Effectivement", ou encore
- "Tiens ! J'aurais pas pensé !"

Première hypothèse :  nous somme près de la mer et on ne veut surtout pas que des hippies aux cheveux longs y garent leur planches de surf.
Deuxième hypothèse : nous sommes à la montagen, et on ne veux surtout pas que des hyppies aux cheveux longs y garent leur snowboard.


Dans les deux cas, l'explication me parait insuffisante. A vrai dire, je n'en ai pas. Et si l'un d'entre vous a la réponse, n'hésitez pas à m'en faire part !

Un conte de l'absurde

Un conte de l'absurde : pièce de théatre à lire en ligne (lien externe), dont voici l'humble résumé.

Gérard a eu une affaire (de nature sexuelle) avec la femme de son meilleur ami et ancien collègue de bureau: Jean. Sa conscience travaille Gérard si fort qu'il décide de tout avouer à son ami. Mais, craignant la honte et les inconfortables conséquences que cela engendrera, il décide d'adopter une stratégie fataliste. Il cherchera donc à convaincre Jean - à force d'exemples plutôt mal choisis - que "tout dans la vie doit arriver", que "tout est écrit là haut" et que de toute façon, il n'y pouvait rien faire. Son but est de lui présenter ensuite la chose sous un angle de vue similaire qui le dédouanera - pense t'il très fort - de toute responsabilité. Mais Jean, entrepreneur terre à terre, opposera une résistance féroce à toute idée selon laquelle le destin est indépendant de la volonté de humaine... et que sa femme est le jouet du destin (et de Gérard)!


N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires ! Et pour votre gouverne, un article sur le théatre de l'absurde. Purement historique et culturel.